... ou syndrome de l'escargot, est la peur de sortir de son lieu d'enfermement.
La cabane (ou la coquille) représente ici l'écrin sécurisant du foyer ou du domicile dans lequel, durant plusieurs semaines, nous nous sommes sentis préservés de toute agression extérieure. Il y a comme une nostalgie de la vie recluse (même si elle n'a pas toujours été idyllique).
Les premiers modèles théoriques remontent au XIXe siècle, lors de la ruée vers l'or aux Etats-Unis (1849) et décrivent les effets sur les chercheurs d'or de ces mois passés loin de chez eux, à dormir dans de petites cabanes après des heures de labeur. Mais l'on retrouve le même phénomène chez les gardiens de phare ou après de longues semaines d'hospitalisation. Cet état émotionnel transitoire n'est donc pas si rare.
Parmi les symptômes les plus caractéristiques, on retrouve:
- une fatigue émotionnelle,
- une perte de motivation avec un versant anxieux qui prend le pas quand il s'agit de sortir,
- une peur de ce qui pourrait nous arriver dehors. Cette peur concerne les autres mais aussi le monde extérieur, incarnant désormais un risque potentiel de danger.
Après une année de confinement pour cause de Covid-19, ce syndrome se manifeste chez certains d'entre nous, sous la forme d'une peur de se déconfiner, et d'une peur de se confronter à nouveau ou monde extérieur.
Pas d'inquiétude! Nous ne sommes pas là face à une nouvelle forme de pathologie psychiatrique, mais juste aux effets d'une année à mobiliser notre bon vieux cerveau reptilien qui a repris du service à temps plein!
En effet, sur le plan neuropsychologique, le confinement faisant suite au "nous sommes en guerre" du premier discours de notre président en mars 2020, doublé d'une méconnaissance totale du mode de la propagation de la Covid-19, des décomptes journaliers de personnes hospitalisées, en réanimation ou décédées, ainsi que des mesures sanitaires sans cesse changeantes, n'ont pas généré un climat sécure pour le moins! Notre cerveau reptilien a donc pris la relève et nous a imposé un mode de fonctionnement de type "survie", en mode évitement.
Ce processus naturel a donc remobilisé nos mécanismes de défense évitants (quand ils ne sont pas phobique!), nos traits méfiants (voire paranoïaques). et notre peur de l'autre et du monde en général.
Pour en sortir et retourner à votre rapport au monde d'avant, fixez-vous de petits objectifs hebdomadaires puis journaliers, en augmentant progressivement leur difficulté. Par exemple, préférez chercher votre baguette aux heures de faible affluence plutôt que prendre un café dès le 19 mai 2021 dans une terrasse bondée.
Continuez à respecter vos émotions et votre rythme, sans les caler sur le social, apaisez votre cerveau reptilien en relativisant vos peurs et en voyant le bon côté de la situation (les vaccinations augmentent, nous observons tous les mesures sanitaires, les hospitalisations baissent, ...).
Bon déconfinement à toutes et tous!
Voici un lien où j'en parle:
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