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Photo du rédacteurElsa Fricot

La reliance

Dernière mise à jour : 12 juin 2020

Pour ce premier post, il me semblait nécessaire "de vous conter" un peu l'histoire de ce terme un peu barbare que j'ai choisi pour ce site.


Le premier sociologue à avoir utilisé, et probablement créé le terme de « reliance » en français est Roger Clausse, dans son ouvrage Les Nouvelles. Analysant le besoin social d’information, il en inventorie les diverses dimensions, et notamment la dimension psychosociale : « Il est besoin psychosocial: de reliance en réponse à l’isolement ». Le développement de l’information et de son support, le journal, tend à répondre à ce besoin. Aussi, Roger Clausse distingue-t-il, au sein du complexe des fonctions sociales remplies par le journal, une fonction de «reliance sociale» qu’il définit comme suit : « rupture de l’isolement ; recherche de liens fonctionnels, substitut des liens primaires, communion humaine ».

Ce terme de « reliance » a été utilisé par lui comme synonyme de celui d’« appartenance » : le besoin de reliance était, dans son esprit, une facette du besoin d’appartenance sociale (« d’appartenir à une communauté dont on partage ou refuse le sort heureux ou malheureux").


Maurice Lambilliotte, au autre auteur belge, dans son ouvrage, L’homme relié, a utilisé le même terme, mais dans un sens légèrement différent. Il lui donne une signification transcendantale, quasi religieuse : pour lui, la reliance est à la fois un état et un acte, « l’état de se sentir relié », « un acte de vie (…) acte de transcendance par rapport aux niveaux habituels où se situe notre prise de conscience ».

« Mode intérieur d’être : (…) elle permet à tout individu de dépasser, en conscience, sa solitude » . La reliance est donc à ses yeux, essentiellement du domaine de l’expérience intérieure, une quête de l’Unité de la vie.


Définition


Le mot vient de l'anglais reliance, de to rely, qui signifie "s'appuyer sur, faire confiance".

Le terme francophone « reliance », jusque dans les années 2000, n’a eu droit de cité dans aucun lexique ou dictionnaire francophone, fût-il psychologique, sociologique ou philosophique. C'est sans doute après la parution de l'article de Marcel Bolle De Bal, Reliance, déliance, liance : émergence de trois notions sociologiques en 2003 dans la revue Sociétés 2003/2 n°80, qu'une définition a commencé à faire son apparition dans les dictionnaires.En 2003, faute de référence sémantique, une définition de la reliance est proposée.

Pour Marcel Bolle De Bal, en une première approche très générale, la reliance possède une double signification conceptuelle :

  1. l’acte de relier ou de se relier : la reliance agie, réalisée, c’est-à-dire l’acte de reliance ;

  2. le résultat de cet acte : la reliance vécue, c’est-à-dire l’état de reliance.


Là, il importe de préciser le sens du verbe «relier », tel qu’il sera utilisé dans le cadre de cette définition. Relier est ici à entendre comme suit: «créer ou recréer des liens, établir ou rétablir une liaison entre une personne et soit un système dont elle fait partie, soit l’un de ses sous-systèmes.»




Roger CLAUSSE, Les Nouvelles, Bruxelles, Éditions de l’Institut de Sociologie, 1963.

Maurice LAMBILLIOTTE, L’homme relié. L’aventure de la conscience, Bruxelles, Société Générale d’Édition, 1968.


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